vendredi 26 août 2016

La chronologie égyptienne à la lumière du papyrus royal de Turin et de la pierre de Palerme

LA CHRONOLOGIE EGYPTIENNE A LA LUMIERE DU PAPYRUS ROYAL DE TURIN ET DE LA PIERRE DE PALERME : UNE ANTIQUITE VERTIGINEUSE

[Version : 25/08/2016]

par Roland COMTE.

            Officiellement, les égyptologues admettent, avec des variantes parfois considérables de l’un à l’autre (sont d’ailleurs officiellement admises une « chronologie longue » et une « chronologie courte »), que la civilisation égyptienne remonte aux environs de 3400 av. J.-C., ce qui fait, par rapport à notre civilisation, une antiquité de près de 6000 ans. Cela est déjà impressionnant mais, ce qui l’est plus encore c’est qu’une civilisation aussi ancienne ait pu apparaître dès son origine dans un état de perfection qui, s’il évolua avec le temps, ne subit pas de profondes modifications durant plusieurs millénaires. Nous, dont la civilisation n’a pas deux mille ans, sommes des enfants à côté des Egyptiens !
           
Mais il existe des sources qui, pour être connues des égyptologues (et, le plus étonnant, admises), repoussent tant les chronologies acceptées, que, si l’on en tient compte, tout ce que nous croyons savoir sur l’ancienneté de l’Egypte est à remettre en question.

Le papyrus royal de Turin


La première de ces sources est un document exceptionnel, le papyrus royal de Turin[1], datant de la XIXe dynastie (1317-1207 av. J.-C.), conservé au Musée archéologique de Turin, que nous avons eu le privilège de le voir dans la salle "top secret" qui lui est réservée.
           
Pour résumer, nous cédons la parole à R.A. Schwaller de Lubizc (Le roi de la théocratie pharaonique, Paris Flammarion, 1961), qui présente l’affaire beaucoup plus clairement nous ne pourrions le faire :
                       
"Le document le plus précieux pour connaître la chronologie de l'Egypte est le Papyrus royal de Turin qui donnait une liste complète des rois ayant régné sur la Haute et la Basse Egypte depuis Ménès jusqu'au Nouvel Empire, avec la mention de la durée de chaque règne. Précédant cette liste royale, les premières colonnes du papyrus sont consacrées à la préhistoire, c'est-à-dire aux règnes qui ont précédé Ménès, et sont ainsi rédigées :          
- Dans la première colonne se trouve la liste des dix Neter dont chaque nom, inscrit dans un cartouche, est précédé des symboles de la royauté de Haute et de Basse Egypte (le jonc et l'abeille), suivi du nombre d'années de règne, pour la plupart manquant.
- Dans la seconde colonne, se trouvait la liste des rois ayant régné avant Ménès et la durée de leur règne. Les fragments subsistants permettent de constater qu'il y était mentionné neuf dynasties parmi lesquelles sont cités les (vénérables) de Memphis, les vénérables du Nord et enfin les Shemsou-Hor, que l'on traduit par les Compagnons d'Horus. Heureusement les deux dernières lignes subsistent presque intactes, ainsi que le nombre d'années :         
                                 
* Vénérables Shemsou-Hor, années 13 420,
* Règnes jusqu'aux Shemsou-Hor, années 23 200 (total 36 620 ans),        
* Roi Ménès ...
           
Ainsi l'on peut comprendre que les Anciens font remonter leur préhistoire à 36 620 ans avant Ménès, et si l'on situe l'avènement de ce roi à l'époque de la fondation du Calendrier, c'est-à-dire aux environs de l'an 4 240 avant J.-C., cela fait remonter les origines de l'Egypte à près de 40000 ans avant notre ère, date qui, bien entendu, est jugée excessive par les historiens modernes qui rejettent ces chiffres dans le domaine de la fable (...)."

On pourrait douter de la valeur d'un tel document s'il était unique. Mais les informations incroyables sur l’ancienneté de la civilisation égyptienne sont confirmées par au moins un autre document, qui n’en est pas une simple copie du papyrus (ce qui lui ferait perdre une partie de sa valeur), la pierre de Palerme.

La pierre de Palerme


Il s’agit d’une stèle en diorite, gravée sur deux faces, qui, outre le fragment conservé à Palerme, est brisée en quatre autres morceaux. Les informations qu'elle fournit sont d'autant plus intéressantes qu'elle est antérieure au papyrus.

La pierre de Palerme date de la Ve dynastie (2715-2587 av. J.-C.). Selon l’un des meilleurs spécialistes de cette question, le professeur Eduard Meyer (Chronologies Egyptiennes, Annales du Musée Guimet, 1912), la Pierre de Palerme confirme la très haute antiquité de la chronologie égyptienne donnée par le Papyrus Royal.

Ces deux documents, bien que connus des égyptologues, qui n'en discutent ni l'authenticité ni l'intérêt, sont volontairement ignorés des spécialistes en raison de la remis en cause profonde qu’entraînerait leur prise en compte pour la chronologie égyptienne.

Outre les problèmes purement chronologiques, le Papyrus Royal et la Pierre de Palerme posent d’autres questions. Qui sont ces Shemsou-Hor qu’ils placent avant le Roi Ménès, ce roi déjà considéré comme mythique, dont l’avènement ouvre la Ie dynastie, en l’an 3407 av. J.-C. ?  Leur nom apparaît souvent dans les textes égyptiens mais peu d'égyptologues ont osé approfondir la question. L'un d'entre eux (Christian Jacq, devenu, depuis notre rencontre à Paris en 1974, un auteur à succès mondialement connu: « Champollion l’égyptien », « La reine soleil », « La pyramide assassinée", etc.), nous avait confié que nous avions soulevé-là "l'une des questions les plus épineuses de l'égyptologie". On traduit généralement le terme de Shemsou-Hor par compagnons, serviteurs ou suivants d'Horus. Avec eux, nous entrons de plain-pied dans le mystère de la tradition religieuse égyptienne, entièrement bâtie sur la tragédie osirienne.

Nos contemporains sont plus familiers avec la mythologie grecque qu’avec l’égyptienne. Pourtant, pour les Egyptiens de l’Antiquité, l’histoire sacrée d’Osiris, assassiné par son frère Seth, faisait partie de la vie de tous les jours. Elle influençait aussi leur vie dans l’Autre Monde puisque, après la mort, le défunt (qu’il soit noble ou homme du peuple) s’identifiait à Osiris et suivait le même chemin que lui, en retournant après sa mort, vers l’Ouest en Amenti. On n’a pas assez prêté d’attention à cette mythologie. L’aurait-on fait qu’on se serait aperçu qu’elle était beaucoup plus proche qu’on ne le croit de notre propre culture car le sacrifice d’Osiris présente, de manière troublante, des ressemblances avec la mort du Christ.

Rappelons-en brièvement les circonstances : l’histoire se déroule dans une terre qui n’est pas l’Egypte actuelle mais qui est située beaucoup plus à l’Ouest, le « pays des morts », l’Amenti. Lorsqu’on porte quelque attention aux textes égyptiens (en particulier le recueil de textes divers appelés à tort « Livre des morts égyptiens[2]»), on se rend compte que cette terre, que certains voudraient considérer comme mythique, la « première » Egypte, était située au milieu d’une grande étendue d’eau, à l’extrême occident de l’Egypte actuelle. Cela ne vous rappelle-t-il rien ? ... Nous, si : une autre terre, soi-disant mythique elle aussi, dont la tradition, rapportée par le plus grand philosophe grec de l’Antiquité, Platon (427-387 av. J.-C.), avait été recueillie par Solon, justement en Egypte, auprès des prêtres du temple de Saïs : celle de l’Atlantide. Or, nous avons lu de nombreuses fois que, dans l’Antiquité, seul Platon aurait parlé de l’Atlantide et, de ce fait, qu’on ne pouvait le croire. C’était ignorer tous les autres auteurs grecs qui y font référence mais aussi et surtout la tradition sacrée égyptienne.

Donc, dans cette terre d’Amenti, un combat fratricide eut lieu entre deux frères d’origine divine :  Osiris et Seth[3]. Cette guerre entraîna la destruction d'Amenti (autrement dit de l'Atlantide). Les étapes de cette guerre civile sont parfaitement décrites dans un magnifique ouvrage, l'Epervier divin de Marthe de Chambrun-Ruspoli[4]. Nous avons bien connu l'auteur et séjourné plusieurs fois chez elle, dans sa belle maison de la Vieille Montagne à Tanger. Française d’origine (de la grande famille des de Chambrun, associée à La Fayette, mariée au prince de Ruspoli, d’une grande famille noble italienne), elle parlait couramment sept langues (dont l’arabe) et lisait à livre ouvert l'égyptien ancien. Son livre est principalement composé de citations des textes égyptiens originaux, la plupart retraduits par ses soins (textes des pyramides, Livre des Morts, Papyrus d'Ani, etc.). Sous cet éclairage, toute la mythologie et la religion égyptiennes, qui nous restent souvent obscures, deviennent totalement limpides. Le Livre des Morts, lui-même, devient clair lorsqu'on comprend qu'il s'agit d'un atlas décrivant à l'envers l'itinéraire suivi par les rescapés atlantes venus de l'extrême occident jusqu'en Egypte, après avoir traversé la mer intérieure qui occupait encore en partie à l’époque le Sahara. Les traducteurs se seraient évité bien des bévues (et, par voie de conséquence, bien des migraines à leurs lecteurs) s'ils avaient eu cela présent à l'esprit en traduisant ce texte... Mais admettre ce qui, pour nous, est désormais devenu une évidence, représente, pour la plupart des égyptologues, une hérésie que leur formation leur interdit seulement d'envisager.

 Revenons-en à la tragédie osirienne : après l’assassinat de son frère, Seth avait été vaincu par son neveu Horus (celui-ci avait perdu l’un de ses yeux dans la bataille et, en retour, avait émasculé son oncle). Horus, accompagné de ses suivants (son armée ?), les Shemsou-Hor, avait évacué son peuple rescapé loin d’Amenti, peu avant l’engloutissement définitif de ce véritable continent au cours d’un gigantesque raz-de-maré qui eut des répercussions de part et d’autre de l’océan atlantique. Après une terrible et longue errance vers l’est, les immigrants s’étaient fixés dans le delta du Nil, apportant avec eux des connaissances et des techniques extrêmement avancées (architecture, agronomie, hydraulique, astronomie, etc.) d’où découla toute la civilisation égyptienne que nous admirons tant. Rappelons-nous toutefois que ces évènements se placent vers ~ 12000 avant notre ère, à une époque où l’Europe était habitée par des peuples néolithiques qui  utilisaient encore des outils de pierre !

Voici comment M. Weissen Szumlanska résume tout cela dans l’un de ses ouvrages (Les origines atlantiques des anciens Egyptiens) :

            "Nous avons ailleurs (Les Hommes Rouges) traité de cette caste d'instructeurs, les          Serviteurs d'Horus, dont parlent les anciens textes, en les assimilant aux porteurs de la        civilisation dans la vallée du Nil. Ce que nous rappellerons seulement ici, c'est leur        arrivée par petits groupes à l'aurore des temps prédynastiques, petits groupes successifs     qui se stabilisèrent principalement en Egypte, mais qui semblent avoir visité et influencé          l'Assyrie, la Chaldée, l'Elam, peut-être d'autres contrées plus lointaines encore (...). Bien         que les orientalistes modernes s'ingénient à minimiser la durée des civilisations archaïques (tant elles nous paraissent étonnantes), la chronologie égyptienne bénéficie en    général, dans leurs minutieux calculs, de ces quelques siècles d'antériorité.  Cela serait   suffisant pour laisser aux Serviteurs d'Horus, ces Shemsou-Hor, le rôle d'initiateurs que         leur confèrent les textes égyptiens. Les Shemsou Hor arrivaient d'ailleurs. Ils étaient   porteurs de la civilisation qui s'établit sur les bords du Nil, ce que confirment toutes les             investigations, y compris celles de Jacques de Morgan (Préhistoire orientale, t. II), qui fut         un jour partisan de l'origine asiatique (...).
            "On demeure convaincu, dit-il, que l'Egypte a reçu, de dehors et en une période de         temps relativement courte, toutes les connaissances nécessaires à son développement (...)
            "Les Instructeurs arrivaient de l'Ouest (il est plusieurs fois spécifié du Sud-ouest) (...)     C'est eux qui ont apporté dans la vallée du Nil la science, les directives, les ressources             intellectuelles et techniques qui s'épanouirent en peu de temps sur les bords du fleuve   privilégié."

Qui étaient donc ces initiateurs arrivant de l'Ouest avec tout un arsenal scientifique et technique perfectionné ? Ils apportaient avec eux un système d’écriture élaboré, l'écriture hiéroglyphique, qui fut ensuite utilisée sans interruption ni altération notable pendant près de 6000 ans ! D’où tenaient-ils leur cosmogonie, leurs connaissances astronomiques, leurs techniques agronomiques, hydrauliques et médicales qui nous stupéfient encore ?... Qui étaient-donc ces Shemsou Hor, ces « Suivants d’Horus », si ce n’est des Atlantes, grands témoins et rescapés de la tragédie égyptienne qui s'était jouée à plusieurs milliers de kilomètres de là, en Amenti.

Il y aurait bien d'autres choses à dire, sur le Sphinx, par exemple, sur le pyramidion, disparu du sommet des pyramides (à moins qu'il n'ait jamais eu d'existence matérielle), sur les incompréhensibles réactions des pyramides aux sondages par bombardements cosmiques auxquelles elles ont été soumises par des universitaires américains pour tenter de déceler des chambres et des couloirs secrets... L'Egypte n'a pas fini de nous étonner ni de nous interpeller.

Mais sommes-nous suffisamment ouverts, intelligents et surtout avons-nous atteint un degré de connaissances suffisant pour être prêts à admettre l'inadmissible: l’existence d’une civilisation aussi développée, spirituellement, intellectuellement et même – par certains côtés qui nous stupéfient encore - techniquement  que la nôtre et admettre que celle-ci remonterait à plus de 40 000 ans avant l’ère chrétienne. On peut comprendre que cela donne véritablement le vertige.




           




[1] Dit aussi Canon royal de Turin. 
[2] Appellation trompeuse que l’on devrait remplacer par « Livre de l’ouverture à la lumière ».
[3]  Pour plus de simplicité, nous garderons l’appellation moderne Osiris, qui provient du grec, plutôt que la transcription égyptienne, Wsjr que l’on peut vocaliser sous la forme Asar.
[4] Cf. Marthe de Chambrun Ruspoli. L’épervier divin. Genève, éd. Du Mont Blanc, 1969 (ce livre est devenu introuvable en librairie). 

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